Fin du XIX
e siècle et début du XX
e : les premières réussites [
Jusque là confinée à la description
anatomique des principales structures du
système nerveux, la neurologie du
XIXe siècle fait d'importants progrès grâce à la mise au point de techniques nouvelles (
électricité,
microscopie,
chimie) qui permettent d'explorer le système nerveux à l'échelle de l'infiniment petit mais aussi, pour la première fois d'un point de vue fonctionnelle, c'est-à-dire en s'intéressant à ses mécanismes physiologiques. A cette période, avec la découverte des
neurones, se met en place la conception selon laquelle le psychisme repose sur un réseau extrêmement complexes de cellules nerveuses.
Comme le montre les exemples ci-dessus, la neurologie fournit de grands noms au progrès des
neurosciences mais les incursions des neurologues dans ce qu'on définit aujourd'hui comme la
neuropsychologie sont plus rares, même si elles tiennent moins à un progrès des techniques expérimentales qu'à un renouvellement théorique. Parmi les grands débats qui traversent la discipline, on retrouve la question de l'organisation fonctionnelle du cerveau : face aux
holistes qui tiennent le cerveau pour un organe homogène sans compartimentation fonctionnelle, s'opposent les tenants du
localisationnisme cérébral qui défendent l'idée que le cerveau s'organise en
aires fonctionnelles assurant chacune une fonction plus particulière. Au rangs de ces derniers on compte ainsi :
La fin du
XIXe siècle marque véritablement l'apparition de la psychologie comme une discipline à part entière entre la
neurologie, la
physiologie mais aussi la
psychiatrie. Ainsi l'
École de la Salpêtrière à
Paris, autour du neurologue
Jean-Martin Charcot (1825-1893) développe un corpus théorique reliant le psychisme aux manifestations organiques.
Jusqu'alors considérée comme une branche de la
philosophie, la psychologie gagne son autonomie avec la création de chaires universitaires et de laboratoires à part entière. Dans le même temps, les physiologistes allemands développent une nouvelle approche baptisé
psychophysique dont l'objectif est de déterminer les lois
mathématiques qui régissent l'esprit humain. Leur terrain de prédilection est la psychologie de la
perception mais leurs méthodes s'exportent de part le monde sur les terrains de la mesure de l'intelligence, de la mémoire, etc. :
- Gustav Fechner (1801-1887) publie Elemente der Psychophysik
- Wilhelm Wundt (1832-1920) élève de fechner fonde à Leipzig en 1879 le premier laboratoire dédié à la psychologie expérimentale et y développe les méthodes qui feront ses succès
- Hermann Ebbinghaus (1850–1909) applique, le premier, une méthode expérimentale dans l’étude de la mémoire
- Edward Titchener
- Alfred Binet (1857-1911) s'intéresse à la mesure de l'intelligence au Laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne, à Paris
- George Trumbull Ladd fondateur du laboratoire de psychologie expérimentale de l'Université de Yale publie le premier manuel consacré à la discipline : Elements of Physiological Psychology (1879)
- William James (1842-1910) publie ses "Principles of Psychology" où il défend et développe une « psychologie scientifique »